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Biographie de LAVALETTE Emilie Louise de (1781-1855)

Fille d’émigré et d’une mère divorcée, Emilie de Beauharnais est recueillie dans sa jeunesse par sa tante et future impératrice Joséphine de Beauharnais. Napoléon Bonaparte, qui avait épousé Joséphine en 1796, organise en 1798 le mariage d’Emilie avec un jeune aide de camp, Antoine-Marie de Lavalette. L’union a lieu huit jours après leur rencontre et une semaine plus tard, Antoine part avec Napoléon pour la campagne d’Egypte. De retour à Paris à la fin de 1799, ils ont une fille en 1802, Joséphine, lointaine cousine de Delacroix qui sera aussi par la suite l’amie et l’amante du peintre. En 1804, Emilie devient dame d’atours de l’impératrice Joséphine tandis que Napoléon élève Antoine au rang de comte et lui confie la direction des Postes.

Rallié à Napoléon durant la période des Cent-Jours, Antoine de Lavalette sombre après Waterloo : il est emprisonné puis condamné à mort en 1815. Emilie sauve son mari en organisant son évasion, épisode qui la rend célèbre. Le 20 décembre 1815, la veille de l’exécution, elle se présente à la Conciergerie en compagnie de sa fille Joséphine afin de partager un dernier repas avec son mari. Vers sept heures du soir, ils échangent leurs vêtements, Emilie reste dans la cellule derrière le paravent tandis qu’Antoine de Lavalette en ressort en compagnie de sa fille, vêtu des habits de sa femme. Au grès de la pénombre il trompe les gardiens de la prison et réussit à s’enfuir dans une chaise à porteurs avant que la supercherie ne soit découverte. Sa femme reste alors emprisonnée pendant un mois et doit subir plusieurs interrogatoires. Emilie, qui souffrait déjà d’avoir perdu peu de temps auparavant un enfant en bas âge, perd la raison suite à cet évènement. Lorsque son mari revient après cinq années d’exil en Belgique elle ne le reconnaît pas.

Les péripéties de l’évasion allaient la rendre suffisamment célèbre pour que Stendhal la mentionne dans Le rouge et le noir en 1830. Malgré ses troubles psychologiques, elle ne disparaît qu’une quarantaine d’années plus tard, le 18 juin 1855, à l’âge de 74 ans. Emilie de Lavalette est citée à plusieurs reprises dans la correspondance et le Journal de Delacroix, car il entretient des rapports intimes avec sa fille, devenue en 1817 Joséphine de Forget. Il fait dans son Journal le récit de son enterrement: « Que de choses à dire sur cette morte, morte depuis quarante ans, fantôme imposant dans l’abaissement profond où nous l’avons vue. » (Journal, 20 juin 1855)

Les correspondances associées

  • Lettre à Henriette de Verninac, 19 avril 1820

    19 Avril 1820 | Eugène DELACROIX | Henriette de VERNINAC | ED-IN-1820-AVR-19-A

    À Madame VerninacPoste restante à Mansle.Charente.   Le 19 avril 1820. Tes reproches sont bien justes, ma chère sœur : trop justes. J’ai beaucoup à faire pour devenir un homme exact et rangé. Je crois, chaque fois que je t’écris, t’avoir dit tout ...

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