Lettre à Charles Paillet, 11 novembre 1831

  • Cote de la lettre ED-MD-1831-NOV-11-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Charles PAILLET
  • Date 11 Novembre 18[31]
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. I, p. 295-296 (transcription d’après copie, incomplète).
  • Historique Don Isabelle Hamel-Rouart à la Société des Amis d’Eugène Delacroix, 1969 ; Don de la Société du musée Eugène Delacroix, 2002
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 16,8x22
  • Cachet de cire Oui
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque MD 2002-142
  • Cachet de la poste [1er cachet, partiellement illisible, au centre] 12 ; [2e cachet] F // 3 - 11
  • Données matérielles Pliée en quatre
  • Œuvre concernée Quentin Durward et le Balafré
    Roi Jean à la bataille de Poitiers (Le)
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Transcription modernisée

Monsieur
Monsieur Paillet
Commissaire expert des musées royaux
rue Grange Batelière n° 24

 


Je m’empresse, Monsieur, de vous envoyer l’explication des deux tableaux que vous êtes chargé de vendre :

1°. Le roi Jean à la bataille de Poitiers1.
Sur le point d’être fait prisonnier et entouré de quelques chevaliers qui résistent encore, il a près de lui son jeune fils Philippe, qui fut depuis Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Ce jeune prince resté seul de ses frères près du roi, l’avertit au milieu de la mêlée des attaques dirigées contre lui.

2°. Quentin Durward nouvellement arrivé d’Ecosse est attablé dans une auberge avec son oncle Lesly le balafré de la garde écossaise de Louis XI. Le moment est celui où le vieux soldat donne à son valet d’armes ou coutelier, sa chaîne d’or pour qu’il la porte aux moines, afin de faire dire des messes pour ses parents tués par leurs voisins.

Je vous ferai observer, Monsieur, que le grand tableau n’est pas verni et qu’il sera bon de la faire avant de l’exposer.

Veuillez recevoir les assurances de ma considération très distinguée.

Eug. Delacroix

Ce vendredi 11 novembre

quai Voltaire n° 15


1Le Roi Jean à la bataille de Poitiers (Paris, musée du Louvre), comme Quentin Durward et le balafré (Caen, musée des Beaux-Arts, dépôt du musée du Louvre) cité plus bas, ont été commandés par la duchesse de Berry mais jamais livrés, la duchesse étant partie en exil en Angleterre. Delacroix se trouve en possession de ces deux œuvres en 1831 et les confie à Charles Paillet (Paris, 1780-Auteuil, 1848), marchand de tableaux qui devint commissaire-expert des musées royaux.

Transcription originale

Page 1

Monsieur

Monsieur Paillet

Comre. Expt. des musées royaux

rue Grange bateliere n°. 24.

 

Page 2

Je m’empresse, Monsieur, de vous envoyer
l’explication des deux tableaux
que vous etes chargé de vendre :

1°.- Le roi Jean à la bataille de
Poitiers. —

Sur le point d’être fait prisonnier et
entouré de quelques chevaliers qui résistent
encore, il a près de lui son jeune fils
Philippe, qui fut depuis Philippe le hardi
duc de Bourgogne. Ce jeune prince resté seul
de ses frères près du roi, l’avertit au milieu
de la melée des attaques dirigées contre lui.

___________________________________

2°. Quentin Durward nouvellement arrivé
d’Ecosse est attablé dans une auberge avec son
oncle Lesly le balafré de la garde écossaise de
Louis XI. Le moment est celui où le vieux
soldat donne à son valet d’armes ou

Page 3

coutellier, sa chaine d’or pour qu’il la
porte aux moines, afin de faire dire des
messes pour ses parents tués par leurs voisins.

 

Je vous ferai observer, Monsieur,
que le grand tableau n’est pas verni
et qu’il sera bon de la faire avant de
l’exposer.

Veuillez recevoir les assurances de
ma consideration très distinguée.

Eug. Delacroix

 

Ce Vendredi. 11. 9bre

quai Voltaire n°15

 

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