Index nominum
Biographie de SOULIER Charles-Louis-Raymond (1792-1866)
Charles Soulier naît à Bruxelles le 1er août 1792 alors que ses parents émigrent en Belgique puis à Londres en 1793 à la suite de la famille Camus de Pontcarré au service de laquelle travaille Hilaire Soulier comme artisan. Le jeune Charles profite ainsi de la bonne éducation donnée à la jeunesse aristocratique émigrée en suivant la célèbre école de l’abbé Carron située à Somerstown. Dès 1814, il est secrétaire personnel d’Antoine-Philippe du Bois des Cours, marquis de La Maisonfort (1763-1827), légitimiste, conseiller de Louis XVIII, oncle du général de Coëtlosquet, père de Mme de Pron. Homme cultivé, amateur de peinture et de littérature, il influence fortement Soulier qui le suit bientôt à Paris où il est chargé de la création du Domaine extraordinaire de la couronne, sis place Vendôme. C’est dans sa chambre qui domine la place qu’il réunit ses amis et qu’un jour Horace Raisson lui amène Delacroix en 1816. Lui qui avait été introduit à l’aquarelle par Copley Fielding, il y initie Delacroix. Et réalise avec lui des dessins de machines pour des brevets d’invention. « Notre amitié, malgré nos séparations répétées ne s’est point altérée. Nous nous retrouvions toujours, et cela a duré tant que mon cher, bien cher ami, a vécu.»
Il part en Italie entre 1820 et 1822, pour suivre à Florence La Maisonfort nommé ministre de France, puis auprès du duc de Blacas, dont Delacroix a réalisé un portrait lithographié et il y peint et dessine, notamment en compagnie de Camille Bonnard, encouragé par Delacroix dans cette entreprise qu’il mènera néanmoins toujours en amateur. Il reste l’intime des La Maisonfort et devient régisseur vers 1825 de leur domaine de Beffes où il réalise quelques décors peints.
Vers 1831, il épouse Françoise-Nicolas de Rigault qui lui donne deux fils et mène alors une carrière dans l’administration des canaux de Loing et d’Orléans. Il meurt à Moret-sur-Loing le 23 décembre 1866.
Delacroix peint plusieurs portraits de Soulier (voir Lee Johnson, Critical Cat., t. I, n° L73 et L74 ; une aquarelle reproduite dans cat. Kunsthaus Zürich, Eugène Delacroix, 1997, p.20). Il lui légua, ainsi qu’à sa femme, une somme de 10 000 francs.
(voir Journal, Hannoosch, t.II, p.2339-2343).
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