Petit-fils de l’orientaliste Denis-Dominique Cardonne, Antoine Desgranges intègre l’École de Jeunes de langues (formant les futurs interprètes à Paris et Constantinople) à partir de 1793. Nommé secrétaire-interprète pour les langues orientales, attaché au ministère des Relations extérieures en 1811, puis au ministère des Affaires étrangères en 1816, il participe à de nombreuses missions au Proche-Orient.

Comme Delacroix, et pour servir d’interprète, Desgranges fait partie de l’ambassade dirigée par le comte Charles de Mornay, déléguée auprès de l’empereur du Maroc (à Tanger) de janvier à juin 1832. Il accompagne l’expédition de Mornay et Delacroix, en Espagne, en mai 1832.
Selon Lagerheim, consul à Alger envoyé à Tanger à la même période que la mission diplomatique française de Mornay, Desgranges pourrait avoir été l’élève du diplomate Talleyrand (Hannoosh, t. I, p. 201, n. 102).

Dans le journal de Delacroix figure, en mai 1832, un croquis d’un homme portant chapeau et fumant le cigare qui pourrait être un portrait de Desgranges, effectué par l’artiste lors d’une mission à Meknès (Hannoosh, t. I, p. 250, n. 331).

Desgranges apparaît à une seule reprise dans la correspondance de Delacroix lorsque ce dernier se remémore le voyage au Maroc, dans une lettre à Charles de Mornay du 30 juillet 1838. Dans son Journal, le peintre fait mention d’un dîner chez Desgranges en février 1852 (Hannoosh, t. I, p. 580).