Delacroix qui vouait une grande admiration pour Charlet lui consacra, –persuadé que l’artiste n’était pas reconnu à sa juste valeur, dans la Revue des Deux Mondes du 1^er juillet 1862, un article dithyrambique dans lequel il s’attache à rappeler « les grands qualités de son talent » plutôt que « les particularités de sa vie » et où il souligne particulièrement sa richesse d’invention.

Fils d’un dragon de l’armée, orphelin de père très jeune, débutant dans un médiocre emploi à la mairie du second arrondissement de Paris chargé d’enregistrer les jeunes recrues, poste qu’il perdit pendant la Restauration, Charlet entre en 1817 dans l’atelier de Gros. Il acquiert très vite un certain succès en traitant des sujets militaires ou des scènes populaires et ouvre un atelier de dessinateur et de lithographe. Il est l’un des principaux créateurs de la légende napoléonienne dans le domaine de l’illustration. Il se lie avec Géricault avec qui il fit un voyage en Angleterre et, avec Delacroix, il fit partie de la commission de 1838 pour élever un monument funéraire à la gloire du peintre précocement disparu.