Normalien et journaliste (il débuta au Globe), Ludovic Vitet se fit d’abord connaître comme auteur de romans historiques et comme critique d’art.

Après la Révolution de 1830, il prend en charge le poste d’inspecteur général des monuments historiques, poste créé spécialement pour lui par Guizot. Il commence alors immédiatement une première tournée dans les départements de Picardie et du Nord, visitant monuments, bibliothèques, archives, musées, écoles de dessin etc. et rédige ainsi le rapport fondateur du Service des monuments historiques.

A partir de 1834, Vitet, appelé à d’autres charges, se lance dans une carrière politique et accède à la députation. Il cède alors sa place à Prosper Mérimée tout en présidant cependant jusqu’en 1848 la commission des monuments historiques créée à son initiative et chargée d’attribuer des subventions pour les restaurations des monuments historiques. Le 15 décembre 1839, il entre à l’Académie des inscriptions et belles lettres et fut élu à l’Académie française le 8 mai 1845.

Sous le Second Empire, Vitet s’éloigne de la vie publique pour revenir à une carrière d’historien de l’art. Il publie un certain nombre d’études sur les beaux-arts et devient l’historiographe de l’Académie royale de peinture et de sculpture.

Delacroix connaissait bien Ludovic Vitet qui lui avait consacré dans Le Globe dès le 3 juin 1827 à la suite du Salon, un article dans lequel même s’il reconnaissait ses talents de coloriste, il lui reprochait de sacrifier l’art à la réalité au lieu de le sacrifier à l’idéal.