Militaire, architecte, ami de Charles-Henry puis d’Eugène Delacroix.

Jean-Baptiste-Alexis Roché est le fils de l’architecte Alexis-Honoré Roché (1757-1828). Il embrasse une carrière de militaire dans le Corps du génie, qu’il intègre en 1802. Il en démissionne en janvier 1829 pour s’établir à son compte en tant qu’architecte à Bordeaux. Il travaille notamment, à partir des années 1840, pour le compte de la Commission des Hospices civils de la ville.

Alexis Roché et son épouse Thérèse, née Bomberault, font partie, comme Bouchereau, des amis bordelais qu’Eugène avait connu par l’intermédiaire de son frère Charles-Henry. A la mort de ce dernier, en décembre 1845 à Bordeaux, Eugène charge Roché de l’érection de son tombeau, et simultanément de celle de son père, situés dans le cimetière de la Chartreuse (voir lettres à ce sujet des 8 et 25 janvier, 15 février et 28 avril 1846). Parallèlement, Roché avait aidé le peintre à régler la succession de son frère.

Pour le remercier, Delacroix envoie à Alexis Roché, en mars 1847, un tableau par le biais de Mme Haro – Tigre couché. A la même date (6 mars 1847), il lui adresse une lettre (il note dans son Journal « J’écris enfin à M. Roché ») pour lui signaler cet envoi et celui postérieur d’un pastel – un Christ aux jardins des Oliviers – qu’il souhaite offrir à son épouse, « en souvenir de ses bontés pour [lui] ». Il y travaille déjà en début d’année (Journal, 21 janvier 1847). Delacroix exécute, en 1853-56, une autre œuvre destinée à Roché, un petit Christ en croix (Journal, 30 avril 1853, 27 mars et 6 mai 1856).

Delacroix garde contact avec les Roché, les invitant à dîner lors de leur passage à Paris (lettre à Mme de Forget, 23 juin 1850, voir Joubin, t. III, p. 23 ; Journal, 6 novembre 1855, 25 septembre et 4 octobre 1857 où il note « J’ai eu bien du plaisir à les voir »).