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Index nominum

Biographie de GOETHE Johann Wolfgang von (1749-1832)

Dramaturge, poète, théoricien allemand, son œuvre constitue avec ceux de Shakespeare et de Byron les principales sources d’inspiration d’Eugène Delacroix. En juin 1825, ce dernier est marqué à Londres par une représentation de Faust, ce qu’il déclare dans la lettre du 18 juin 1825 à Pierret :

« J’ai vu ici une pièce de Faust qui est la plus diabolique qu’on puisse imaginer. Le Méphistophélès est un chef-d’œuvre de caractère et d’intelligence. C’est le Faust de Goethe, mais arrangé : le principal est conservé. »

Entre 1826 et 1827, l’éditeur Charles Motte lui propose d’illustrer la nouvelle traduction par Stapfer du drame de Goethe. La publication a lieu en 1828, elle est illustrée de dix-sept lithographies par Delacroix. Ce projet est extrêmement important pour Delacroix, il lui offre l’opportunité d’expérimenter de nouvelles techniques. Aussi demande-t-il à l’éditeur de tirer des planches avec marginalia, ce qu’il nomme ses « barbouillages » (Lettre à Charles Motte, décembre 1827). Il dédie en effet l’espace usuellement vierge de la pierre lithographique aux essais d’impressions. Goethe n’est pas à vrai dire un inconditionnel de l’art de Delacroix, il reconnaît sa modernité sans y adhérer :

« M. Delacroix est un peintre d’un incontestable talent ; mais il est accueilli comme le sont souvent les jeunes gens par nous autres vieillards ; les connaisseurs et les amis de l’art ne savent pas trop, à Paris, ce qu’il faut dire de lui, car il est impossible de ne pas lui reconnaître des qualités, et, cependant, on ne peut louer sa manière désordonnée. » (Conversations de Goethe pendant les dernières années de sa vie – 1822-1832 – recueillies par Eckermann, Paris, Charpentier, 1863, volume 2, p. 387)

Néanmoins, l’auteur du drame demeure stupéfait par son adaptation graphique française :

« Il faut bien convenir, dit Goethe, que nous n’avions pas imaginé la scène avec tant de perfection. […] Et si je dois avouer que, dans ces scènes, M. Delacroix a surpassé ma propre vision, combien, à plus forte raison, les lecteurs trouveront cela vivant et supérieur à ce qu’ils se figuraient. » (Conversations de Goethe avec Eckermann, Paris, Gallimard, 1988, p. 171-172.)

L’artiste avait transcendé le texte et réunissait ainsi deux maîtres, ce qui fit affirmer à Théophile Thoré : « le Faust restera, dans l’œuvre de M. Delacroix, comme une magnifique interprétation du plus grand génie de l’Allemagne moderne. » (« Hamlet, treize sujets dessinés par M. Eugène Delacroix », Les Beaux-arts, Illustration des arts et de la littérature, 1843, p. 373).

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