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Glossaire

Caisson

En cours d’insertion.

Calandre

« Une calandre est un dispositif vertical de cylindres horizontaux destinés, par une forte pression, à régulariser l’épaisseur du papier ou du papier carton et à doter l’état de surface de celui-ci d’un fini spécifique. »

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 637.

Carton

« Modèle à grandeur d’exécution destiné à être reproduit sur un autre support ou dans une autre technique. Le terme s’applique à toute technique, peinture ou dessin, à tous modes de report, supports et techniques pour ce qui concerne l’œuvre définitive. »

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. I, p. 228.

Champrosay

Petit village de l’Essonne dépendant de la commune de Draveil.

Situé aux environs de la forêt de Sénart, sur les bords de la Seine, c’est un petit coin de campagne non loin de la capitale qui sert au XVIIIe siècle de point de ravitaillement pour le vin, les céréales ou les fruits, qui sont acheminés le long de la Seine, vers Paris et l’Hôtel-Dieu. Connu de nos jours parce qu’il abrite la maison d’Alphonse Daudet, ce dernier, avant de s’installer définitivement dans le village, a résidé un temps, entre 1868 et 1870, dans la propriété d’Eugène Delacroix. Lieu de villégiature de l’intelligentsia parisienne à partir des années 1870, le village verra séjourner d’autres artistes comme Auguste Renoir ou Eugène Carrière, mais également des écrivains comme Émile Zola, Guy de Maupassant ou Pierre Loti, ou bien encore des comédiens comme Réjane.

Le peintre s’y installe en 1844, près de la famille Villot. Il y loue pendant plusieurs années une maison, dont il devient propriétaire en 1858. Si les séjours du peintre sont fréquents dès 1844, ils se multiplient après l’achat de la maison. Delacroix y séjourne régulièrement, plusieurs fois par an, accompagné de Jenny Le Guillou, pour fuir le vacarme et l’agitation parisienne de plus en plus nocives pour sa santé. C’est à l’occasion de ces nombreux passages, et cures de repos, qu’il se rend dans la forêt de Sénart. Il immortalise dans ses carnets de croquis ses études sur le motif, qui viennent renouveler et enrichir son vocabulaire plastique.

Chapelle des Saints-Anges

Première chapelle latérale à droite de la nef dans l’église parisienne de Saint-Sulpice.

Il avait déjà été question de confier à Delacroix certaines peintures murales à l’intérieur de l’Eglise, notamment dans le transept. Si le projet n’aboutit pas, on lui confie en 1849 le décor de la chapelle des Saints-Anges, notamment parce que le critique Charles Blanc (1813-1882) est directeur des Beaux-Arts à ce moment là. Le peintre réalise au plafond un Saint Michel terrassant le dragon, seule huile sur toile marouflée de la chapelle, qui traite un sujet tiré de l’Apocalypse. De part et d’autre de la fenêtre, il réalise deux peintures à l’huile et à la cire appliquée directement sur le mur : à droite, Héliodore chassé du temple, sujet traité par Raphaël au Vatican et tiré du livre des Maccabées ; à gauche, le Combat de Jacob avec l’ange tiré du libre de la Genèse.

Les autres commandes publiques passées au peintre, l’exposition universelle de 1855, le Salon de 1859 et ses problèmes de santé, l’empêchent de commencer le gros œuvre avant juin 1854. Delacroix travaille ensuite de façon épisodique jusqu’en 1858. A partir de cette date il peint avec obstination, jusqu’en août 1861. La hardiesse plastique et iconographique de ces peintures a suscité l’un des plus vifs débats autour de son œuvre décorative. Aucun des membres du gouvernement n’est présent à l’inauguration de la chapelle, seuls quelques membres de l’Institut y assistent, mais selon le peintre, beaucoup d’artistes sont venus, lui assurant ainsi qu’il n’était « pas encore mort ».

Châssis (clefs de)

« Élément permettant l’écartement des montants du châssis [châssis anglais], donc l’extension de sa surface conditionnant le réglage de la tension de la toile. »

Dans le cas des châssis de bois, il s’agit de petites et minces pièces de bois triangulaires insérées dans l’épaisseur du châssis à l’intersection de ses éléments (dans les angles du châssis, à l’intersection d’un montant et d’une traverse).

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 539.

Châssis (montants)

« Éléments allongés et rigides [de bois en général] dont l’assemblage forme périphériquement le châssis du tableau. »

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 538.

Châssis (traverse d’angle)

« Courte pièce de bois posée en diagonale et clouée sur deux éléments périmétriques contigus d’un châssis. »

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 538.

Châssis (traverse)

« Pièce allongée et rigide située à l’intérieur du châssis à tableau pour le renforcer. »

De bois en général, les traverses de châssis sont assemblées avec les montants. Un châssis de tableau ne dispose pas systématiquement de traverse(s). Lorsqu’il en dispose, on peut trouver une traverse simple, des traverses doubles – parallèles, en croix, en diagonale –, ou des traverses multiples.

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 538.

Châssis à tableau

« Structure périmétrique constituée de pièces longues et rigides [montants et traverse] délimitant une surface et permettant de tendre les supports souples [telle une toile] qui y sont fixés. »

« Les châssis apparaissent en Occident au XVIe siècle, à l’époque où la peinture sur toile tend à se substituer à celle sur bois. » De formes (rectangulaires, circulaires, ovales, etc.) et de structures variées (périmètre simple ou renforcé par une ou des traverses), ils sont, jusqu’au XXe siècle, toujours en bois.

« Les châssis ont d’abord été fixes, puis dits extensibles. Dans les châssis fixes, les assemblages d’angle étaient collés ou cloués et quelquefois renforcés de traverses d’angle.» Les châssis dits extensibles (ou bien châssis anglais), apparus en France au milieu du XVIIIe siècle, sont munis de clefs permettant une extension de leur surface.

Peinture et dessin, vocabulaire typologique et technique, 2009, vol. 1, p. 533-534.

Cid, le

Tragi-comédie en cinq actes écrite par Pierre Corneille et publiée en mars 1637 à Paris.

La pièce s’inspire du personnage du Cid Campeador, le surnom donné à Rodrigo Diaz de Bivar (1043-1099), chevalier mercenaire chrétien. Elle fait le succès de son auteur mais déchaîne les passions du public parisien, à travers le récit du cas de conscience du jeune Rodrigue. Celui-ci est le fils de Don Diègue, grand de Castille, qui a été offensé par Don Gomès, qui n’est autre que le père de la belle Chimène, dont Rodrigue est épris. Le jeune homme est alors déchiré entre le désir implacable de venger son père, et son amour pour la jeune femme. Bien que Rodrigue tue Don Gomès au cours d’un duel, il obtiendra le pardon du roi en combattant pour défendre le royaume de Castille. Il obtiendra également la main de Chimène en remportant un second duel dans lequel il affronte un autre de ses prétendants, don Sanche.

Corneille est, selon Delacroix, un artiste de contrastes, comme Shakespeare (Hannoosh, t. I, p. 690). Conduit par son génie, l’auteur lui apparaît comme irrégulier, mais de goût (Hannoosh, t. I, p. 826) et avec un certain sens du sublime. Il fait partie des auteurs qui, avec Racine, Byron et Walter Scott, alimentent les réflexions intellectuelles du peintre. Ainsi, lorsque Saint-Victor, collaborateur à La Presse, rédige un article le 25 mai 1856 sur une représentation de la pièce, celui-ci est l’occasion d’un échange épistolaire avec l’artiste, et confirme que Delacroix trouve dans la pièce de Corneille la verve et la gloire nécessaire à une peinture plus admirable (Hannoosh, t. I, p. 1017-1018).

Contrecoller

Opération consistant à superposer et associer plusieurs feuilles ou bandes de papier ou de carton par un adhésif. Dans les lettres de Delacroix le terme est utilisé dans le sens de maroufler, soit coller un dessin ou un carton sur un support plus rigide, généralement une toile.