Lettre à "mon bon ami", non datée

  • Cote de la lettre ED-MD-18XX-XXX-XX-C
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Historique Acquise en vente publique, Paris, Drouot, étude Tajan, 13 décembre 1984 par la Société des Amis d’Eugène Delacroix, n° 101 ; don de la Société du musée Eugène Delacroix, 2002
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,8x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque MD 2002-146
  • Données matérielles Pliée en trois
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Transcription modernisée

Mon bon ami, il faut que vous m’excusiez de ne point aller avec vous à l’exposition ni aujourd’hui ni un autre jour et pour cause : cela demande des explications que je ne pourrais vous donner que de vive voix ; pardonnez-moi.

Quant à des notes sur ce que vous me demandez, c’est bien difficile à fourrer au public : cela demande une théorie toute entière. J’essayerai. Faites des extraits, arrangez à votre façon ce que je vous donnerez, mais ne mettez pas textuellement ce que je vous donnerai, voulez-vous ?

Vous m’avez fait passer hier de bons moments dont je vous remercie bien.

Eug. Delacroix

Je relis votre lettre : j’avais compris que vous vouliez cela pour demain, j’ai les yeux en papillotes. Voici à quoi on peut réduire cette théorie :

- Tout objet coloré présente dans des proportions différentes les couleurs primitives de rouge, bleu, etc. Il est des objets tels que certains métaux, le diamant et secondairement la chair où ce contraste est très frappant. Le contraste étant dans toutes les acceptions possibles un moyen d’augmenter la vivacité de l’effet ou de la lumière, il est naturel qu’avec quelque clairvoyance on soit conduit à exagérer dans certains cas les appositions de ces différents tons. C’est ce que l’instinct m’a fait faire pour augmenter l’intensité de la lumière dans un moment où mes connaissances étaient encore très imparfaites : ce sont ces principes qu’à leur insu ou avec connaissance de cause ont appliqué nécessairement les coloristes avec lesquels je vous embrasse sans voir beaucoup ce que je vous écris.

 

Transcription originale

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Mon bon ami, il faut que
vous m’excusiez de ne point aller
avec vous à l’exposition ni aujourdhui
ni un autre jour et pour cause : cela
demande des explications que je
ne pourrais vous donner que de vive
voix ; pardonnez-moi.
Quant à des notes sur ce
que vous me demandez, c’est bien
difficile à fourrer au public : cela
demande une theorie toute entiere.
[mot barré] j’essayerai. faites des extraits
arrangez à votre façon ce que je vous
donnerez, mais ne mettez pas textuel-
-lement ce que je vous donnerai, voulez
vous ?
Vous m’avez fait passer hier
de bons moments dont je vous remer-
-cie bien.

Eug. Delacroix
je relis votre

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lettre : j’avais compris que vous
vouliez cela pour demain. j’ai les yeux
en papillottes. voici à quoi on peut
reduire cette theorie :
-- tout objet coloré présente dans
des proportions differentes les couleurs
primitives de rouge bleu α. Il est
des objets tels que certains métaux,
le diamant et secondairement la
chair où ce contraste est très frappant.
Le contraste etant dans toutes les
acceptions possibles un moyen d’aug-
-menter la vivacité de l’effet ou de
la lumière, il est naturel qu’avec
quelque clairvoyance on soit conduit
à exagerer dans certains cas les apposi-
-tions de ces differents tons. C’est ce
qu’on que [mot interlinéaire] l’instinct m’a fait faire
pour augmenter l’intensité de la lumière.
dans un moment où mes connaissances
etaient encore très imparfaites : ce sont
ces principes qu’à leur insu ou avec

 

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connaissance de cause ont appli-
-qué nécessairement les coloristes
avec lesquels je vous embrasse sans
voir beaucoup ce que je vous ecris.

 

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