Lettre à Augustin Varcollier, 6 mai 1842

  • Cote de la lettre ED-MD-1842-MAI-06-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Michel-Augustin VARCOLLIER
  • Date 06 Mai 1842
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Historique Acquise par la Société des Amis du musée Eugène Delacroix avec la participation de M. et Mme Thierry Bodin pour le musée Eugène Delacroix, en vente publique, Mayenne, étude Pascal Blouet, 2 octobre 2005, n° 53.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 21,1x27.3
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque MD 2005-62
  • Données matérielles Pliée en deux
  • Œuvre concernée Pietà, Paris, église Saint-Denys du Saint-Sacrement
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Transcription modernisée

Cher Monsieur,

Je reviens de la campagne où j’ai été passer deux mois pour me remettre d’une indisposition assez grave au larynx dont je souffre depuis le milieu de janvier.
J’aurais été vous dire tout ce que je prends la liberté de vous mander ici, s’il ne m’était encore interdit de parler : ce qui me séquestre complètement. Sur la demande du curé de Saint-Denys du Saint-Sacrement1 j’avais changé le sujet du tableau qui m’est commandé. J’en avais fait l’esquisse et attendais le moment de commencer lorsque j’ai été atteint d’une fièvre muqueuse assez compliquée qui s’est terminée par le mal de gorge obstiné qui m’a fait tout interrompre. Dans l’état où je suis, convalescent à peine, il serait très imprudent à moi de travailler dans une église et je regrette à présent doublement que le mur de la chapelle n’ait pas été prêt vers le mois d’octobre où j’étais en mesure de commencer. Le travail serait fini maintenant. Veuillez donc, cher Monsieur, accueillir favorablement l’expression de mon bien sincère regret. Je suis arriéré pour toute chose et une interruption de près de cinq mois est rude à un artiste. Je n’en compte que plus sur votre bienveillance pour moi en vous priant de recevoir aussi les assurances de ma bien sincère considération.
Ce 6 mai 1842

Eug. Delacroix


1 La chapelle de la Vierge dans l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement, rue de Turenne à Paris dont Delacroix avait été chargé du décor à la place de Robert-Fleury, le 4 juin 1840.

Transcription originale

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Cher Monsieur,

Je reviens de la campagne ou j’ai
été passer deux mois pour me remettre d’une
indisposition assez grave au larynx dont
je souffre depuis le milieu de janvier.
j’aurais été vous parler de dire [mot interlinéaire] tout ce que je
prends la liberté de vous mander ici, s’il
ne m’était encore interdit de parler : ce
qui me sequèstre complettement. Sur la
demande du curé de St Denis du St St.
j’avais changé le sujet du tableau qui
m’est commandé : j’en avais fait l’esquisse
et attendais le moment de commencer
lorsque j’ai eté atteint d’une fievre muqueuse
assez compliquée qui s’est terminée par le
mal de gorge obstiné qui m’a fait tout

Page 2

interrompre. Dans l’etat où je
suis, convalescent à peine, il serait
très imprudent à moi de travailler
dans une eglise et je regrette a present
doublement que le mur de la chapelle
n’ait pas ete près vers le mois d’octobre
où j’étais en mesure de commencer. le
travail serait fini maintenant. Veuillez
donc cher Monsieur accueillir favorablement
l’expression de mon bien sincere regret.
je suis arrieré pour toute chose et une
interruption de près de 5 mois est rude
à un artiste. Je n’en compte que plus
sur votre bienveillance pour moi en
vous priant de recevoir aussi les assurances
de ma bien sincere consideration.

Ce 6 mai 1842.

Eug. Delacroix

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