Lettre à Guillaume Auguste Lamey, 25 mai 1860

  • Cote de la lettre ED-IN-1860-MAI-25-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 25 Mai 1860
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. IV, p. 179-180.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,5x26,4
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 67
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Transcription modernisée

 

Champrosay par Draveil, Seine-et-Oise

Ce 25 mai 1860

Cher et bon cousin,

Vous devez être bien surpris de n’avoir pas de mes nouvelles : c’est bien malgré moi que je vous ai laissé en suspens relativement au moment où je pourrai être à Paris pour avoir le plaisir de m’y retrouver avec vous. Imaginez que je n’ai pu venir ici qu’il y a cinq jours : c’est le motif le plus insupportable qui m’a retenu à Paris, depuis le commencement du mois que j’aurais pu employer ici. La maison que j’occupe à Paris est en vente : j’ai été forcé de rester pour montrer mon logement aux personnes tentées de l’acheter : j’y ai été contraint sous peine d’« un référé », m’a dit l’avoué. Sans savoir précisément de quoi me menaçait ce mot sauvage, on m’a fait comprendre qu’il fallait baisser la tête. Je suis donc venu ici pour y passer seulement une dizaine de jours : mais ici aussi, j’ai trouvé la nécessité de pourvoir à des réparations urgentes, nécessitées par des travaux qui ont été faits en temps de gelées et qui demandent une consolidation urgente.

Je ne puis donc vous dire dans cette lettre le moment précis où je serai à Paris pour vous recevoir, car vous savez par expérience ce que les ouvriers peuvent faire de besogne, surtout quand c’est à la campagne. Je vous récrirai donc d’ici à quelques jours pour vous demander de me pardonner de nouveau ce retard, qui contrarie tous mes projets et, en première ligne, celui de vous embrasser plus tôt. Le peu de jours que j’ai passés ici agit déjà sur ma santé, qui, bien que remise à peu près, était toujours languissante. J’espère toujours que la vôtre vous permettra d’affronter un déplacement qui nous donnera, j’espère, comme d’habitude, de bien bons moments.

Votre bien dévoué et sincèrement affectionné cousin et ami,

Eugène Delacroix

Jenny me prie de vous présenter ses très humbles respects.

 

Transcription originale

Page 1

 

Champrosay par Draveil
Seine et Oise

Ce 25 mai 1860

Cher et bon cousin,

 

Vous devez etre bien surpris
de n’avoir pas de mes nouvelles : c’est
bien malgré moi que je vous ai
laissé en suspens relativement au moment
où je pourrai etre à Paris pour avoir le
plaisir de m’y retrouver avec vous.
Imaginez que je n’ai pu venir ici qu’il
y a cinq jours : c’est le motif le plus
insupportable qui m’a retenu à Paris
depuis le commencement du mois que
j’aurais pu employer ici. La maison
que j’occupe à Paris est en vente : j’ai
eté forcé de rester pour montrer mon
logement aux personnes tentées de
l’acheter : j’y ai eté contraint sous
peine d’un referé m’a dit l’avoué. Sans
savoir précisement de quoi [mot interlinéaire] [mot barré illisible] me menaçait
ce mot sauvage, On m’a fait comprendre

 

Page 2

 

qu’il fallait baisser la tête. Je suis
donc venu ici pour y passer seule-
-ment une dizaine de jours : mais
ici aussi, j’ai trouvé la nécessité
de pourvoir à des reparations
urgentes, nécessitées par des travaux
qui ont eté faits en temps de
gelées et qui demandent une
consolidation urgente.

Je ne puis donc vous dire dans
cette lettre, le moment précis où
je serai à Paris pour vous recevoir
car vous savez par experience ce que
les ouvriers peuvent faire de besogne
surtout quand c’est à la campagne.
Je vous récrirai donc d’ici à
quelques jours pour vous demander
de me pardonner de nouveau ce retard
qui contrarie tous mes projets, et en
premiere ligne, celui de vous embrasser
plutot. Le peu de jours que j’ai passés [tache],

Page 3


ici, agit deja sur ma santé, qui
bien que remise a peuprès etait
toujours languissante. J’espere toujours
que la votre vous permettra d’affronter
un déplacement qui nous donnera
j espère, comme d’habitude, de bien
bons moments.

Votre bien devoué et sincerement
affectionné cousin et ami

EugDelacroix

Jenny me prie de vous présenter ses
très humbles respects.

 

 

 

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