Lettre à Guillaume Auguste Lamey, 17 octobre 1859

  • Cote de la lettre ED-IN-1859-OCT-17-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 17 Octobre 1859
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. IV, p. 125-126.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 4
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,7x26,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 52
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Transcription modernisée

Ce 17 octobre 1859

Cher et bon cousin,

 

Je vous écris le résultat de mon entrevue avec M. Foucher1, qui est enfin de retour de son voyage. Il m’a reçu en bon camarade et je m’y suis pris le mieux que j’ai pu pour le disposer convenablement. Croiriez-vous qu’il m’a dit que si vous aviez eu des services militaires nombreux, votre position aurait été incomparablement meilleure ? Il est donc heureux que vous ayez porté le fusil pendant quelque temps et cette considération sera loin d’être inutile. Il va s’occuper de voir ce qu’il y a de mieux à faire et à espérer pendant l’absence que je vais faire. Je pars aujourd’hui même pour un mois environ : je vais d’abord chez M. Berryer, chez qui je n’ai pas été depuis deux ans, et je ferai ensuite une station à Champrosay pour les travaux de propriétaire avant l’hiver. Quand il en sera temps, nous invoquerons la bonne volonté de M. Migneret2 et de M. Gérard (le président). Je vous prie de vouloir bien leur présenter mes respects, si vous les rencontrez : de même aussi pour Mme la préfète et pour M. et Mme Fix3, qui m’ont accueilli avec tant d’amabilité. Je vous serais bien obligé aussi de vouloir bien exprimer de nouveau à madame votre belle-sœur4 combien j’ai regretté de ne pouvoir la saluer à mon passage à Strasbourg.

Voilà mes omissions réparées : j’oubliais encore de remercier M. Reincker5 de sa note pour le rhumatisme : faites-lui mille compliments sincères.

Je fais mes paquets pour partir : j’ai bien employé mon temps depuis que j’ai eu le regret de vous quitter. Je me suis arrangé, sauf les accidents de santé, pour travailler cet hiver à Saint-Sulpice. J’espère, Dieu aidant, que vous verrez mon travail achevé quand vous viendrez à Paris. De chez moi, il n’y a que deux pas.

Je vous dis adieu et vous embrasse bien, cher cousin : soignez bien votre santé quand les froids vont commencer.

Votre dévoué cousin et ami,

Eugène Delacroix

Jenny vous prie de vouloir bien agréer ses très humbles respects.

Si vous m’écrivez, ce qui serait très aimable, adressez-moi votre lettre à Champrosay par Draveil (Seine-et-Oise).



1 Edmond Fouché-Lepelletier (1809 - 1894) est un industriel, directeur d’une entreprise de fabrique de produits chimiques. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1851. En parallèle, il a une carrière politique et devient député et conseiller municipal de Paris avec Delacroix.(Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 2194). L’entrevue concerne la demande de Légion d’honneur de Guillaume-Auguste Lamey.Voir les lettres suivantes : 12 novembre 1859, 13 décembre 1859.
2
Le préfet de Strasbourg où réside son cousin.
3
Amis de la famille Lamey rencontrés pour la première fois en août 1857 (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 1164).
4
Madame Ferdinand Lamey. Voir à ce sujet les lettres suivantes : 30 novembre 1855 (note 4), 15 mai 1856 (note 1), 3 juillet 1856 (note 5),8 novembre 1856 (note 2,   30 novembre 1858 (note 2).
5
Marie-Guillaume Rencker est le notaire chargé de régler la succession d’Alexandrine Lamey dans laquelle Delacroix hérite de la somme de 12.000 francs (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 2314).

Transcription originale

Page 1

Ce 17 oct. 1859.

 

Cher et bon cousin,

 

Je vous ecris le résultat
de mon entrevue avec M. Foucher
qui est enfin de retour de son
voyage. Il m’a reçu en bon cama-
-rade et je m’y suis pris le mieux
que j’ai pu pour le disposer conve-
-nablement. Croiriez vous qu’il
m’a dit que si vous aviez eu des
services militaires nombreux, votre
position aurait eté incomparable-
-ment meilleure. Il est donc
heureux que vous ayez porté le
fusil pendant quelque temps et
cette consideration sera loin d’etre
inutile. Il va s’occuper de voir ce
qu’il y a de mieux à faire et à

 

Page 2

 

esperer, pendant l’absence que
je vais faire. Je pars aujourdhui
même pour un mois environ :
je vais d’abord chez M. Berryer
chez qui je n’ai pas été depuis
deux ans et je ferai ensuite
une station à Champrosay pour
les travaux de propriétaire avant
l’hiver. Quand il en sera temps
nous invoquerons la bonne vo-
-lonté de Mr Migneret et de
Mr Gerard (le president). Je vous
prie de vouloir bien leur [mot interlinéaire] [mot barré illisible] présenter
mes respects [mot barré illisible] Si vous les rencon-
-trez : de même aussi pour
Madame la Prefete et pour
Mr et Mad. Fix qui m’ont
accueilli avec tant d’amabilité.
Je vous serais bien obligé aussi
de vouloir bien exprimer de
nouveau à Madame votre

 

Page 3

 

belle sœur combien j’ai regretté de
ne pouvoir la saluer à mon pas-
-sage à Strasbourg.

Voila mes omissions reparées :
j’oubliais encore de remercier
Mr Reincker de sa note pour
le rhumatisme : faites lui mille
compliments sinceres.

Je fais mes paquets pour
partir : j’ai bien employé mon
temps depuis que j’ai eu le regret
de vous quitter. Je me suis arran-
-gé, sauf les accidents de santé,
pour travailler cet hiver a St Sul-
-pice. J’espère, Dieu aidant, que
vous verrez mon travail achevé
quand vous viendrez à Paris. De
chez moi, il n’y a que deux pas.

Je vous dis adieu et vous
embrasse bien, cher cousin : soignez
bien votre santé quand les froids

 

Page 4

 

vont commencer.

Votre devoue cousin et
ami

EugDelacroix

 

Jenny vous prie de vouloir
bien agréer ses très humbles
respects.

Si vous m’ecrivez, ce qui
serait très aimable, adressez moi
votre lettre

à Champrosay
par Draveil
Seine et Oise

 

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