Lettre à Guillaume Auguste Lamey, 30 novembre 1858

  • Cote de la lettre ED-IN-1858-NOV-30-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 30 Novembre 1858
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. IV, p. 53.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,5x26,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 43
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Transcription modernisée

Champrosay, ce 30 novembre 1858

 

Cher cousin,

 

Je ne reçois votre lettre qu’ici, où je me trouve au milieu des travaux les plus fastidieux du monde afin de faire ce qui est indispensable pour mon installation de l’année prochaine : je vous avoue que je remettais de jour en jour ma réponse à cause de ces ennuis mêmes. Vous jugez du chagrin que j’éprouve de l’affreuse nouvelle que vous me donnez1 : je redoute vivement aussi l’impression qu’elle doit vous causer. Veillez bien sur vous-même, cher cousin : devant de semblables accidents, on devient inquiet à propos de tout.

Je n’avais rien reçu de votre neveu : j’ai envoyé à Paris il y a trois jours pour prendre des lettres et à cette époque il n’y avait encore rien. Je n’aurais pas manqué de vous témoigner aussitôt toute la part que je prends à votre affliction. Veuillez donc présenter à Mme Lamey et à son fils l’expression de toute ma sympathie2. Je vous écrirai plus au long dans quelques jours : j’espère être bientôt délivré du métier que je fais ici. Heureusement que dans les intervalles de tous ces dérangements, j’ai pu travailler un peu.

Je vous embrasse de cœur.
Votre dévoué cousin,

Eugène Delacroix


1 La mort de son frère Jean-Ferdinand Lamey le 5 novembre 1858 (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 2249).
2 Augustine, veuve de Jean-Ferdinand Lamey et son fils Auguste-Ferdinand, banquier à Strasbourg (Journal, éd. Hannoosh, t. II, p. 2249).

Transcription originale

Page 1

 

Champrosay ce 30 nov
1858

Cher cousin,

 

Je ne reçois votre lettre qu’ici
où je me trouve au milieu des travaux
les plus fastidieux du monde afin de
faire ce qui est indispensable pour mon
installation de l’année prochaine : je vous
avoue que je remettais de jour en jour
ma réponse à cause de ces ennuis même.
Vous jugez du chagrin que j’eprouve de
l’affreuse nouvelle que vous me donnez :
je redoute vivement aussi l’impression
qu’elle doit vous causer. Veillez bien sur
vous même cher cousin : devant de
semblables accidents on devient inquiet
à propos de tout.

Je n’avais rien reçu de votre neveu :
j’ai envoyé à Paris il y a trois jours
pour prendre des lettres et à cette epoque il

 

Page 2

 

n’y avait encore rien. Je n’aurais
pas manqué de vous témoigner aussitôt
toute la part que je prends à votre
affliction. Veuillez donc presenter
à Madame Lamey et à son fils
l’expression de toute ma sympathie.
Je vous ecrirai plus au long dans quel-
-ques jours : j’espere etre bientot delivré
du metier que je fais ici ; heureusement
que dans les intervales de tous ces
dérangements, j’ai pu travailler un
peu.

Je vous embrasse de cœur
Votre devoué cousin

EugDelacroix

 

 

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