Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 07 mai 1861

  • Cote de la lettre ED-MD-1861-MAI-07-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 07 Mai 1861
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,7x26,7
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/117
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Ce 7 mai 1861

Mon cher cousin,

Je n’ose vous demander de m’écrire pour me donner de vos nouvelles. Je suis si occupé que la fatigue quand je suis hors de mon travail m’empêche d’aller chez quelques personnes qui pourraient m’en donner1. Si Mr Chailloux2 est près de vous, dites-lui que je le prie de me dire comment vous allez et si la campagne vous a fait le bien que j’attendais, mais sur lequel je ne compte plus autant à cause du mauvais temps : je le dis surtout à cause de votre rhume. Ce froid continuel afflige tout le monde, j’entends dire aussi qu’il est en train de nous priver de fruits et qu’il gèle les vignes. L’essentiel est que vous vous en garantissiez bien et que vous profitiez toutefois des rayons de soleil qui se montrent.

Si Dieu me favorise encore comme il le fait depuis huit mois, j’espère avoir bientôt fini mon terrible ouvrage3. Je lui ai toujours du au moins jusqu’ici de me mieux porter.

Recevez, mon cher cousin, l’assurance de mon respect et de mon sincère attachement.

Eug. Delacroix


1 Delacroix est sur le point de terminer la décoration de la chapelle des Saints-Anges à l’église Saint-Sulpice dont il avait été chargé en 1849.
2 On trouve ce nom orthographié avec ou sans x, dans trois autres lettres de Delacroix à Berryer, la première datée du 6 septembre 1858 (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/82), la deuxième datée du 12 novembre 1859 (idem, LA 31631/100) et la troisième, du 5 novembre 1862 (idem, LA 31631/143). Selon A. Joubin (Corr. Gén, t. IV, p. 129, note 1), Chaillous (sic) était le secrétaire de Berryer et devint plus tard juge à Angers. Ce patronyme est très courant en France. Un certain Chaillou, conseiller de préfecture, ex-officier d’artillerie, était député de 1832 à 1839 de la Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique) pour l’arrondissement de Nantes, alors que Berryer, au même moment, émargeait comme député de la Haute-Loire (cf. L’Almanach royal et national, de 1832 à 1839). Ce M. Chaillou est domicilié à Paris successivement rue du Bac, n°9, puis rue de Grenelle-Saint-Germain, n°18. En 1838, il est mentionné plus précisément comme conseiller à la sous-préfecture des Sables-d’Olonnes et comme maire de Saint-Jean-de-Mont (Vendée). Or un Jean-Baptiste Chaillou a effectivement occupé cette dernière fonction de 1827 à 1830, puis de 1835 à 1839 (cf. site internet de cette commune). S’agit-il du même homme ?
3 La chapelle des Saints-Anges fut ouverte au public à partir du 21 août. Auparavant Delacroix avait soigneusement préparé l’inauguration en convoquant sur place, individuellement, amis, admirateurs, journalistes et officiels. Le 29 juillet, il écrit à Berryer qu’il peut lui montrer la chapelle où il vient de terminer quelques retouches (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/118).

 

 

Transcription originale

Page 1

Ce 7 mai 1861

Mon cher cousin,

Je n’ose vous demander
de m’ecrire pour me donner de
vos nouvelles : je suis si occupé que
la fatigue quand je suis hors de
mon travail m’empêche d’aller chez
quelques personnes qui pourraient m’en
donner. Si Mr Chailloux est près de
vous, dites lui que je le prie de me
dire comment vous allez et si la
campagne vous a fait le bien que
j’attendais, mais sur lequel je
ne compte plus autant à cause du
mauvais temps : je le dis surtout à cause
de votre rhume. Ce froid continuel

 

Page 2

 

afflige tout le monde : j’entends
dire aussi qu’il est en train
de nous priver de fruits et qu’il
gêle les vignes. L’essentiel est
que vous vous en garantissiez bien
et que vous profitiez toutefois des
rayons de soleil qui se montrent.

Si Dieu me favorise encore com-
-me il le fait depuis huit mois
j’espere avoir bientot fini mon
terrible ouvrage. Je lui ai toujours
du au moins jusqu’ici de me mieux
porter.

Recevez mon cher cousin, l’assu-
-rance de mon respect et de mon
sincere attachement.

Eug Delacroix

 

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