Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 06 octobre 1859

  • Cote de la lettre ED-MD-1859-OCT-06-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 06 Octobre 1859
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,8x26,3
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/96
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Ce 6 octobre 1859

Mon cher cousin,

Je suis bien heureux de la bonne invitation que vous voulez bien me renouveler : je suis encore en plein dans mon travail mais seulement pour une dizaine de jours1. J’arriverai donc à Augerville2 très heureux et très empressé après le 15 et avant le 20, mais toujours le plutôt que je pourrai. Il y a bien longtemps que je n’ai joui de vous même sous vos beaux ombrages et dans cet entier repos que vous rendez charmant.

J’ai trouvé à mon retour la nouvelle d’un bien triste événement qui a dû vous porter un coup sensible : je veux parler de la mort d’Amédée Hennequin dont j’appréciais vivement, pour le peu que je l’avais vu, l’esprit et le caractère. A mesure qu’on avance dans la vie, on s’aperçoit que la perte d’un homme distingué et surtout sincère est un vide qu’on ne remplit plus.

Je veux oublier ces tristes idées pour ne penser qu’au plaisir de la réunion que vous m’offrez avec tant de bonté.

Votre bien dévoué

Eug. Delacroix


1 Berryer avait écrit à Delacroix le 3 octobre pour l’inviter à le rejoindre à Augerville à partir du 15 octobre car ce serait « une bonne préparation à l’hivernage » (Paris, musée Delacroix LA 31631/95).
2 Augerville-la-Rivière, près de Malesherbes (Loiret) où Berryer avait une propriété. Delacroix s’y rendit à maintes reprises à partir de 1854.

 

 

Transcription originale

Page 1

Ce 6 octobre 1859.

Mon cher cousin,

Je suis bien heureux de
la bonne invitation que vous
voulez bien me renouveller : je
suis encore en plein dans mon
travail mais seulement pour
une dizaine de jours. J’arrive-
-rai donc à Augerville très
heureux et très empressé après
le 15 et avant le 20 mais
toujours le plutôt que je pourrai.
Il y a bien longtemps que je n’ai
joui de vous même sous vos beaux
ombrages et dans cet entier repos
que vous rendez charmant.

J’ai trouvé à mon retour la
nouvelle d’un bien triste evenem-
-ment qui a du vous porter un

 

Page 2

 

coup sensible : je veux parler
de la mort d’Amedée Hennequin
dont j’appréciais vivement, pour
le peu que je l’avais vu, l’esprit
et le caractère. à mesure qu’on
avance dans la vie, on s’apperçoit
que la perte d’un homme dis-
-tingué et surtout sincère
est un vide qu’on ne remplit
plus.

Je veux oublier ces tristes
idées pour ne penser qu’au plaisir
de la réunion que vous m’offrez
avec tant de bonté.

Votre bien devoué

Eug. Delacroix

 

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