Lettre à Guillaume-Auguste Lamey, 15 mai 1856

  • Cote de la lettre ED-IN-1856-MAI-15-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Guillaume-Auguste LAMEY
  • Date 15 Mai 1856
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. III, p. 326-327.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,7x27,2
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 19
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Transcription modernisée

Paris, ce 15 mai 1856

Cher cousin,

 

Je n’ai voulu vous écrire qu’après avoir vu madame votre belle-sœur1, qui m’a fait le plaisir de me visiter et de me donner des détails sur votre maladie, si heureusement finie. Vous devinez le sujet qui a aussi et bien douloureusement occupé notre conversation2. Mme Lamey était occupée à s’informer de logements qui puissent vous convenir3 : j’éprouve un bien vif regret, celui de ne point être encore établi de manière à pouvoir vous avoir chez moi-même, comme j’eusse pu m’en flatter quelques mois plus tard. Je n’ai toutefois qu’un arrangement provisoire : je resterais quelque temps dans la maison que j’occupe4, mais avec un logement plus convenable ; cela ne diminue pas l’inconvénient capital d’avoir à monter pour arriver à la maison ; mais j’ai été contraint de céder à la nécessité. J’entrevois un projet qui me permettra, à vos prochains voyages, de ne pas vous quitter dans les moments que vous me donnerez à Paris.

Je suis très fatigué de mes travaux. Je pars après-demain pour aller un peu de temps à la campagne5 ; veuillez donc ne pas oublier de m’écrire huit jours à l’avance le moment de votre arrivée, pour que je sois revenu à temps. Dans tous les cas, prenez d’ici là le plus grand soin de votre santé, pour que votre voyage ne soit retardé qu’autant que votre état le commandera.

En attendant le véritable plaisir de vous revoir, je vous embrasse bien affectueusement.

 

Eugène Delacroix

 


1 Augustine Lamey, née Schiebé, épouse de Jean-Ferdinand Lamey, rentier résidant à Strasbourg. Elle est de passage à Paris (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 1018 et t. II, p. 2249).
2 Le décès d’Alexandrine Lamey, sa cousine, survenu le 3 février 1856.
3 Guillaume-Auguste Lamey souhaite séjourner quelques temps à Paris.
4 Delacroix réside depuis octobre 1844 au 54, rue Notre-Dame de Lorette à Paris. A la fin du mois de décembre 1857, il s’établit au 6, rue de Furstenberg à Paris.
5 Il loue depuis plusieurs années une maison à Champrosay (Essonne). Il quitte Paris le 17 mai et est de retour le 26 mai 1856. Dans son Journal, il note : "j’ai travaillé beaucoup à Champrosay" et liste les nombreuses ébauches ou esquisses réalisées ou avancées durant son court séjour (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 1016-1018).

 

Transcription originale

Page 1

Paris ce 15 mai 1856.

 

Cher cousin,

 

Je n’ai voulu vous ecrire
qu’après avoir vu madame votre belle
sœur qui m’a fait le plaisir de me visiter
et de me donner des details sur votre
maladie, si heureusement finie. vous
devinez le sujet qui a [mot interlinéaire] aussi et bien douloureusement occupé notre conversa-
-tion. Mad. Lamey etait occupée à
s’informer de logemens qui puissent vous
convenir : j’éprouve un bien vif regret,
celui de ne point être encore etabli de
maniere à pouvoir vous avoir chez moi
même, comme j’eusse pu m’en flatter
quelques mois plus tard. Je n’ai toutefois
qu’un arrangement provisoire : je resterais
quelque temps dans la maison que j’occupe
mais avec un logement plus convenable

 

Page 2

cela ne diminue pas l’inconvenient
capital d’avoir à monter pour arriver
à la maison : mais j’ai eté contraint de
ceder à la nécessité. j’entrevois un projet
qui me permettra à vos prochains voyages
de ne pas vous quitter dans les moments
que vous me donnerez à Paris.

Je suis très fatigué de mes travaux
Je pars après demain pour aller un peu de
temps à la campagne ; veuillez donc ne
pas oublier de m’ecrire huit jours à
l’avance le moment de votre arrivée
pour que je sois revenu à temps. Dans
tous les cas, prenez d’ici la le plus grand
soin de votre santé, pour que votre voyage
ne soit retardé qu’autant que votre etat
le commandera.

en attendant le veritable plaisir
de vous revoir, je vous embrasse bien
affectueusement.

EugDelacroix

 

 

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