Lettre à Alexandrine Lamey, 8 septembre 1855

  • Cote de la lettre ED-IN-1855-SEPT-08-B
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Alexandrine LAMEY
  • Date 08 Septembre 18[55]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. III, p. 289-290.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,7x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 238 pièce 10
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Transcription modernisée

Paris, le 8 septembre [1855]

 

Chère et bonne cousine,

 

Je suis toujours dans l’intention de vous arriver comme je vous l’ai dit, avant le 20 de ce mois, après un petit voyage que je suis forcé de faire à l’instant même1. Voici ce qui me fait vous écrire : hier, en prenant mon passeport, le chef de bureau de la police m’a dit qu’il savait pertinemment qu’il y avait des cas de choléra assez nombreux à Strasbourg dans ce moment2. Seriez-vous assez bonne pour vous informer de ce qu’il peut y avoir de vrai en cela et si c’est assez répandu pour qu’il y ait danger ? Vous savez que les personnes qui résident sont en général moins exposées que celles qui viennent d’un autre pays. Toutes mes dispositions étant prises pour avoir le plaisir d’aller passer quelques bons moments près de vous, je serais au désespoir [à] l’idée d’y renoncer : si donc les craintes sont exagérées, ayez la bonté de me l’écrire le plus tôt possible : on me transmettra votre lettre [là] où je serai.

Je vous écris à la hâte, étant occupé de mes petits préparatifs. Je vous embrasse mille fois comme je vous aime, ainsi que mon cher cousin.

Eugène Delacroix

Paris Eug Delacroix
18553


1 Avant de se rendre à Strasbourg, Delacroix séjourne du 10 au 16 septembre au château de Croze (Lot) propriété de François-Honoré de Verninac. L’artiste relate son voyage dans son Journal (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 939-942).
2 La ville de Strasbourg et ses environs subissent depuis l’été 1854 une épidémie de choléra. En août et septembre 1855 l’épidémie se renforce d’où l’inquiétude de Delacroix.
3
Inscription postérieure.

 

Transcription originale

Page 1

Paris le 8 7bre

 

Chère et bonne cousine,


Je suis toujours dans
l’intention de vous arriver comme
je vous l’ai dit avant le 20 de ce
mois après un petit voyage que je suis
forcé de faire à l’instant même : voici
ce qui me fait vous écrire : hier en
prenant mon passeport, le chef de bureau
de la police m’a dit qu’il savait perti-
-nemment qu’il y avait des cas de
cholera assez nombreux à Strasbourg dans
ce moment. Seriez vous assez bonne
pour vous informer de ce qu’il peut
y avoir de vrai en cela et si c’est
assez répandu pour qu’il y ait danger.
Vous savez que les personnes qui résident
sont en general moins exposées que
celles qui viennent d’un autre pays. toutes

 

 

Page 2

mes dispositions etant prises pour
avoir le plaisir d’aller passer quelques
bons moments près de vous, je
serais au desespoir de l’idee d’y
renoncer : si donc les craintes sont
exagerées, ayez la bonté de me
l’écrire le plutôt possible : on me
transmettra votre lettre où je
serai.

Je vous ecris a la hâte etant
occupé de mes petits préparatifs
je vous embrasse mille fois comme
je vous aime ainsi que mon cher
cousin.

EugDelacroix

 

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