Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 05 octobre 1855

  • Cote de la lettre ED-MD-1855-OCT-05-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 05 Octobre 18[55]
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes -
    , inédite.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 20,8x27
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/33
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

 

Ce 5 oct.

Mon cher cousin,

J’ai reçu votre lettre si aimable comme j’étais déjà retiré des séances de mon jury et forcé de garder la chambre à cause d’un rhume très violent que j’ai pris dans ces salles humides1. J’ai une toux continuelle de jour et de nuit et je ne puis vraiment sous peine d’être malade tout cet hiver, affronter plusieurs heures en voiture par le froid. Je suis au désespoir de vous manquer de parole et de perdre une de ces bonnes occasions de vous voir ainsi que les personnes que vous réunissez près de vous. Dites bien à Batta combien je regrette tous les moments délicieux qu’il m’eût fait passer.

Adieu, mon cher cousin, pardonnez-moi et conservez-moi malgré mon infidélité cette précieuse amitié qui me rend si fier et si heureux.

Votre triste et affectionné cousin.

Eug. Delacroix


1 Le jury est celui qui devait statuer sur l’attribution des prix de peinture à l’occasion de l’Exposition universelle de 1855. Delacroix fait allusion dans son Journal, à la date du 15 octobre, à la première séance de ce jury (Journal, éd. Hannoosh, t. I, p. 967). Le 5 novembre, il note avoir écrit le matin-même à Berryer pour l’avertir qu’il n’ira pas le retrouver à Augerville : « Je suis horriblement enrhumé ; j’ai pris ce rhume-là dans mes promenades au jury » (Ibidem, t. I, p. 968). Se peut-il que le peintre se soit trompé en datant sa lettre du 5 oct[obre] ? Si l’on en croit le Journal, Delacroix a rapidement changé d’idée puisque le 7 novembre il est bien parti pour Augerville (Ibidem, t. I, p. 969).

 

 

Transcription originale

Page 1

Ce 5 oct.

Mon cher cousin

J’ai reçu votre lettre si aimable
comme j’etais deja retiré des séances
de mon jury et forcé de garder
la chambre à cause d’un rhume très
violent que j’ai pris dans ces salles
humides. J’ai une toux continuelle de
jour et de nuit et je ne puis vrai-
-ment sous peine d’etre malade tout
cet hiver, affronter plusieurs heures en
voiture par le froid. Je suis au désés-
-poir de vous manquer de parole et
de perdre une de ces bonnes occasions
de vous voir ainsi que les personnes
que vous reunissez près de vous. Dites

 

Page 2

 

bien à Batta combien je regrette
tous les moments delicieux qu’il
m’eut fait passer.

Adieu mon cher cousin, par-
-donnez moi et conservez moi
malgré mon infidelité cette preci-
-euse amitié qui me rend si fier
et si heureux.

votre triste et affectionné
cousin

Eug Delacroix.

 

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