Lettre à Pierre-Antoine Berryer, 3 septembre 1845

  • Cote de la lettre ED-MD-1845-SEPT-03-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Pierre-Antoine BERRYER
  • Date 03 Septembre 1845
  • Lieux de conservation Paris, musée Eugène Delacroix
  • Éditions précédentes Pomarede, A. Serullaz , Rishel (dir.), 1998, p. 19.
  • Historique Acquise par le service des bibliothèques et des archives des musées nationaux avec la participation de la Société des Amis d’Eugène Delacroix auprès de la librairie Les Autographes, février 1992.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 3
  • Présence d’un croquis Non
  • Format in - 8°
  • Dimension en cm 19,7x26
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque LA 31631/2
  • Données matérielles pliée en 3
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Transcription modernisée

Monsieur et cher cousin,

Je trouve en arrivant à Paris, l’aimable et précieuse lettre que vous avez bien voulu m’adresser pour me faire part du mariage de Monsieur votre fils1. Permettez-moi, quoique bien tardivement, de vous exprimer ma reconnaissance d’un si honorable souvenir et toute la part que je prends à un évènement qui doit vous combler de joie. Je reviens des Eaux-Bonnes2 où j’ai été passer deux mois pour essayer d’en finir avec une maudite indisposition qui depuis plus de quatre ans me force à une retraite complète où je ne me console que par le travail. Je ne puis donc vous exprimer assez combien je me trouve véritablement heureux que vous ayez bien voulu vous souvenir de moi et combien aussi je suis désolé du retard involontaire de ma réponse.

En allant aux Pyrénées j’ai passé quelque temps près de mon bon frère à Bordeaux3. Il vous sera bien reconnaissant, j’en suis sûr, de ce que vous avez bien voulu le comprendre dans une si flatteuse démarche.

On me fait espérer que je ressentirai cet hiver l’effet des eaux et que je recouvrerai la parole, par conséquent la liberté de sortir de ma retraite. Que je serai heureux alors d’en profiter pour aller vous exprimer moi même tout ce que je vous envoie ici de remerciements.

Recevez encore une fois, mon cher cousin, l’expression sincère, bien sincère, des sentiments les plus dévoués et les plus reconnaissants.

Eug. Delacroix

ce 3 7bre 1845


1 Berryer avait écrit à Delacroix le 14 juillet 1845 pour lui annoncer le mariage de son fils, Arthur (Paris, musée Eugène Delacroix, LA 31631/1).
2 A la demande de son médecin, Delacroix avait fait une cure aux Eaux-Bonnes, petite station thermale des Pyrénées fort réputée, du 22 juillet à la mi-août 1845.
3 Delacroix avait en effet profité de ce déplacement pour rendre visite à son frère Charles-Henry Delacroix (1779–1845), à Mestras, petit port sur le bassin d’Arcachon, où ce dernier avait loué une maison. Avant de rentrer à Paris, Delacroix s’arrêta de nouveau trois jours pour revoir son frère. Quelques croquis dessinés dans l’album dit des Pyrénées attestent son passage dans la région (Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques RF 52 997, fos 2 recto, 3 recto, 42 recto et 43 recto ; cf. A. Sérullaz, « Un « trésor national » pour le département des arts graphiques du Louvre, l’Album des Pyrénées d’Eugène Delacroix », dans La Revue des Musées de France. Revue du Louvre, octobre 2004, p. 19-20).

 

Transcription originale

Page 1

Monsieur et cher cousin,

 

Je trouve en arrivant à Paris, l’aimable
et précieuse lettre que vous avez bien voulu
m’adresser pour me faire part du mariage
de Monsieur votre fils : permettez moi quoique
bien tardivement, de vous exprimer ma
reconnaissance d’un si honorable souvenir
et toute la part que je prends à un even-
-nement qui doit vous combler de joie.
Je reviens des Eaux bonnes où j’ai eté passer
deux mois pour essayer d’en finir avec une
maudite indisposition qui depuis plus de
quatre ans me force à une retraite complette
où je ne me console que par le travail; Je


Page 2

ne puis donc vous exprimer assez combien
je me trouve veritablement heureux que
vous ayez bien voulu vous souvenir de moi
et combien aussi je suis desolé du retard
involontaire de ma reponse.

En allant aux Pyrenées j’ai passé quel-
-que temps près de mon bon frere à
Bordeaux. Il vous sera bien reconnaissant
j’en suis sûr de ce que vous avez bien voulu
le comprendre dans une si flatteuse démarche

on me fait esperer que je ressentirai
cet hiver l’effet des eaux et que je recouvre-
rai la parole, par conséquent la liberté
de sortir de ma retraite. que je serai
heureux alors d’en profiter pour aller vous
exprimer moi même tout ce que je vous
envoie ici de remerciements.

Recevez encore une fois,

 

Page 3

mon cher cousin, l’expression sincere, bien
sincère des sentiments les plus devoués et
les plus reconnaissants.
Eug. delacroix

ce 3 7bre 1845

 

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