Lettre à Henriette de Verninac, 25 février 1822

  • Cote de la lettre ED-IN-1822-FEV-25-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Henriette de VERNINAC
  • Date 25 Février 1822
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. V, p. 107-108.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 4
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 23,7x37,2
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 241 pièce 44
  • Données matérielles Trou au feuillet droit
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Transcription modernisée

28 Fev [en haut de l’adresse, en sens inverse]

 

À Madame
Madame Verninac
Poste restante.
À Mansle.
Charente

2 = 10 [sur le côté gauche]


 

Le 25 fevrier 1822.

Ma chère soeur,

 

Je suis étonné qu’en me demandant ce qui fait le sujet de ta dernière lettre, tu aies oublié de me faire connaître les motifs qui t’y déterminent. Tu me dis de garder le secret, mais le secret est pour moi aussi. L’espèce de mystère qu’il faut faire de tout ceci à Mr. Boilleau lui-même valait bien la peine de m’être dévoilé puisque je m’y trouve partie intéressée. Aie donc la bonté de me répondre de suite afin de me faire connaître ce qui en est, et dans quelle partie de nos communs intérêts cette affaire est nécessaire. Je te prie surtout instamment de me marquer si tout cela n’a aucun rapport avec le procès pendant entre mon frère et mon beau-frère parce qu’alors il me serait impossible d’y intervenir 1. J’attends donc ta réponse avec impatience.

J’avais oublié de te dire dans ma dernière lettre qu’avec le trimestre du loyer, Mme Cazenave 2 avait fait demander la portion de contribution qui nous regarde et qu’elle a payé pour nous. Cela se monte à 125 ou 126 #. Mets toi en mesure d’ envoyer cette somme en même temps que le trimestre d’avril. J’ai aussi payé pour les contributions un nouvel à compte de 10 fr. Je n’ai pas encore reçu la réponse à la réclamation que j’ai faite, et j’ai été obligé nonobstant de leur donner cela en attendant, quitte à être remboursé s’il y a lieu.

J’ai vu ma Tante Bornot qui me charge de la rappele[r] à ton souvenir. Il paraît d’après la lettre qu’elle a reçue de ce que tu me dis toi-même que la santé de mon beau-frère est toujours mauvaise. Il faut se flatter que le retour de la belle saison amènera un changement salutaire. Adieu, ma chère sœur je t’embrasse tendrement ainsi que Charles.

E. delacroix

P.S. Tu me parles à la fin de ta lettre d’une déclaration à signer chez M. Boilleau ; donne moi aussi des éclaircissements à ce sujet. Je te prie surtout de me dire, relativement à l’affaire de la vente, pourquoi vous croyez devoir en faire un mystère à M. Boilleau.

 


1Les relations entre Charles-Henri et les époux Verninac étaient conflictuelles à la suite de problèmes de succession (notamment pour la forêt de Boixe).
2
Propriétaire de l’hôtel de la rue de l’Université.

 

 

 

Transcription originale

Page 1

28 Fev [en haut de l’adresse, en sens inverse]

À Madame
Madame Verninac
Poste restante.
À Mansle.
Charente

2 = 10 [sur le côté gauche]

 

Page 2

Le 25 fevrier 1822.

 

Ma chère soeur,

je suis etonné qu’en me demandant ce qui fait le
sujet de ta derniere lettre, tu aies oublié de me faire
connaitre les motifs qui t’y determinent. Tu me dis
de garder le secret, mais le secret est pour moi aussi.
L’espèce de Mystère qu’il faut faire de tout ceci à Mr.
Boilleau lui même valait bien la peine de m’etre devoilé
puis que je m’y trouve partie interessée. Aies donc la
bonté de me repondre de suite afin de me faire connaitre
ce qui en est, et dans quelle partie de nos communs
interets Cette affaire est nécéssaire. Je te prie surtout
instamment de me marquer si tout cela n’a aucun
rapport avec le procès pendant entre mon frère et mon
beaufrère [mots barrés illisibles] parcequ’alors il me
serait impossible d’y intervenir. J’attends donc ta reponse
avec impatience.

J’avais oublié de te dire dans ma derniere lettre
qu’avec le trimestre du Loyer, Mde Cazenave

 

 

Page 3

avait fait demander La portion de contribution
qui nous regarde et qu’elle a payé pour nous.
Cela se monte à 125 ou 126 # . Mets toi en
mesure de d’ envoyer cette somme en même temps
que le trimestre d’avril. J’ai aussi payé pour les
contributions un nouvel à compte de 10 fr. Je n’ai
pas encore reçu La reponse à la reclamation que j’ai
faite, et j’ai eté obligé nonobstant de leur donner
Cela en attendant, quitte à être remboursé s’il y a
lieu.

J’ai vu ma Tante Borno qui me charge de la
rappele à ton souvenir. Il paraît d’apres la lettre
quelle a reçue de ce que tu me dis toi même que la
santé de mon beau frère est toujours mauvaise. Il faut
se flatter que le retour de la belle saison amenera un
changement salutaire. adieu, ma chère sœur je t’embrasse
tendrement ainsi que Charles.

E. delacroix

P.S. Tu me parle à la fin de ta lettre d’une declaration

 

Page 4

à signer chez M. Boilleau ; donne moi aussi des
eclaircissements à ce sujet. je te prie surtout de me dire,
relativement à l’affaire de la vente, pourquoi vous
Croyez devoir en faire un mystère à M. Boilleau.

 

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