Lettre à Henriette de Verninac, 14 décembre 1821

  • Cote de la lettre ED-IN-1821-DEC-14-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Henriette de VERNINAC
  • Date 14 Décembre 18[21]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. V, p. 100-101.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 4
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 18,8x23,8
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 241 pièce 40
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Transcription modernisée

À Madame Verninac

Le 14 décembre1

Je profite du départ de M. Barbot2, ma chère soeur, pour t’écrire un petit mot. Il a eu la bonté de me demander si je n’avais rien à faire dire ou à envoyer. Je n’ai rien de nouveau à t’apprendre sinon que je te prie dans ta prochaine lettre de m’expliquer pourquoi tu m’as marqué d’aller prier Mme Cazenave3 de nous renouveler ce bail. Il me semble que ce ne serait convenable que tout au plus six mois d’avance et nous avons encore près de dix-huit mois à jouir.

Souhaite à mon neveu beaucoup de bonjours de ma part. Voici l’époque de la Saint-Sylvestre qui approche. J’avais espéré qu’il en serait cette année : mais les destins en ont autrement ordonné et nous boirons ce jour-là sans lui. Prie-le en mémoire d’une aussi belle fondation de boire également un coup de plus à la santé de son oncle et dévoué ami, ce jour où pareillement il ne sera pas oublié dans les santés que nous porterons au changement d’année. Encore une de passée. Prions pour que celle qui va commencer soit heureuse. Souhaite moi une bonne santé et un bon tableau4 : moi je te souhaite aussi santé parfaite d’abord, et puis bonheur et joie et calme inaltérable et que la santé de mon beau-frère devienne aussi bonne que la tienne paraît être dans ce moment.

Adieu ma chère soeur, je t’embrasse tendrement. Puisque Soliveau5 mon ancien ami me fait toujours de nouveaux compliments par l’entremise de mon neveu, prie-le de ma part de donner à ce fidèle camarade de chasse une ration double en mon honneur au jour de l’an.

E. Delacroix


1 La date de 1821 (également donnée par Joubin) est confirmée par la présence de Charles à la Forêt de Boixe et l’approche de la date du renouvellement du bail de la rue de l’Université.
2 Non identifié, problablement l’époux de Mme Barbot évoquée dans la lettre du 5 janvier 1820.
3 Mme Cazenave est propriétaire de l’immeuble au 114 rue de l’Université, où se trouvait les appartements que Delacroix s’occupait de sous-louer pour Henriette et Raymond de Verninac.
4 Delacroix travaille alors à La Barque de Dante pour le Salon de 1822.
5 Chien de chasse de la famille Verninac.

Transcription originale

Page 1

À Madame

Madame Verninac. -

Page 2

Le 14 Xbre

Je profite du depart de M.
Barbot, ma chère soeur, pour
t’ecrire un petit mot. Il a eu la
bonté de me demander si je n’avais
rien à faire dire ou a envoyer. Je n’ai
rien de nouveau à t’apprendre sinon
que je te prie dans ta prochaine
lettre de m’expliquer pourquoi
tu m’as marqué d’aller prié Mde.
Cazenave de nous renouveller Ce
bail. Il me semble que ce ne serait
Convenable que tout au plus six mois
d’avance et nous avons encore près
de dix huit mois à jouir. –

Page 3

Souhaite à mon neveu
beaucoup de bonjour de ma
part. Voici L’epoque de la
St Sylvestre qui approche. j’avais
esperé qu’il en serait cette
année : mais Les destins en
ont autrement ordonné et nous
boirons ce jour la sans lui. Prie
le en memoire d’une aussi belle
fondation de boire egalement
un coup de plus à La santé de
son oncle et devoué ami, ce jour
où pareillement il ne sera pas
oublié dans Les santés que nous
porterons au changement d’année.

Page 4

Encore une de passée. Prions pour que
Celle qui va commencer soit heureuse.
souhaite moi une bonne santé et un
bon tableau : moi je te souhaite aussi
santé parfaite dabord, et puis bonheur,
et joie et calme inalterable et que La
santé de mon beaufrère devienne aussi
bonne que la tienne parait etre dans
Ce moment.

Adieu ma chere soeur, je t’embrasse
tendrement. Puisque [deux mots barrés illisibles] Soliveau
mon ancien ami me fait toujours de
nouveaux Compliments par L’entremise de
mon neveu, Prie Le de ma part de
Donner à ce fidèle camarade de chasse
une ration double en mon honneur au
jour de L’an. –

E. delacroix

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