Lettre à George Sand, 24 avril 1843

  • Cote de la lettre ED-IN-1843-AVR-24-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire George SAND
  • Date [24] [Avril] 18[43]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes L’Art vivant, 1er août 1930
    , p. 599. Joubin, Corr. gén, t. II, p. 135. Alexandre, 2005, p. 134.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 1
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 20,6x26,6
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 236 pièce 35
  • Œuvre concernée Mort de Sardanapale
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Transcription modernisée

Que vous êtes bonne, chère amie, de me procurer encore le plaisir de me trouver avec vous : car Judith et son auteur1, je n’en donnerais pas ce que je n’ose vous dire ; mais passer près de vous de bons moments, c’est pour moi la comédie, l’opéra, le ballet, si tout cela amusait. Je suis triste comme cent mille ânes et je tâcherai bien d’aller dîner avec vous pour me remonter un peu.

Je vous remercie encore et vous envoie mille bonjours de cœur.

Eugène Delacroix

Ne vous tuez pas, chère, dormez, mangez et aimez-moi un peu, c’est la sagesse (Sardanapale)2.

 


1 Il s’agit de Mme Delphine de Girardin (née Gay ; 1804-1855) dont la première représentation de sa tragédie Judith a lieu au Théâtre-Français le 24 avril 1843 – Joubin et Alexandre datant précisément la lettre de cette date.
Théophile Gautier rend compte de la pièce dans La Presse du 2 mai suivant, faisant notamment l’éloge de la comédienne Rachel dans le rôle de Judith.
2 Sans doute une allusion au dernier roi de Ninive, objet de sa toile la Mort de Sardanapale (Paris, musée du Louvre ; exposée au Salon de 1827-28). Joubin indique qu’en 1843, Delacroix travaillait à la "réduction" de ce tableau (Joubin, t. II, p. 135, n. 2). La petite version de la Mort de Sardanapale aurait plutôt été peinte en 1846, "au moment de la vente du tableau de 1827 au banquier John Wilson" (Jobert, 1997, p. 295). Cette dernière est au jourd’hui conservée au Philadelphia Museum of Arts, coll. McIlhenny (Jobert, 1997, p. 327, n. 142).
Selon Alexandre, le mot vaut comme une sorte de seconde signature identifiant Delacroix à Sardanapale, ou plutôt que le conseil de Delacroix à Sand émanerait de Sardanapale (voir p. 245, n. 2 de la page 134).

Transcription originale

Page 1

Que vous etes bonne, chere
amie de me procurer encore le
plaisir de me trouver avec vous : car
Judith et son auteur, je n’en donnerais
pas ce que je n’ose vous dire : mais
passer près de vous de bons moments
c’est pour moi la comedie, l’opera
le ballet si tout cela amusait. Je
suis triste comme cent mille ânes
et je tacherai bien d’aller diner avec
vous pour me remonter un peu.

Je vous remercie encore et
vous envoie mille bonjours de cœur.

EgDcx

ne vous tuez pas, chère, dormez, mangez
et aimez moi un peu, c’est la sagesse.

(Sardanapale)

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