Lettre à Monsieur Haro, 10 septembre 1860

  • Cote de la lettre ED-IN-1860-SEPT-10-A
  • Auteur Eugène DELACROIX
  • Destinataire Etienne-François HARO
  • Date 10 Septembre 18[60]
  • Lieux de conservation Paris, bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet
  • Éditions précédentes Joubin, Correspondance générale, 1936-38
    , t. IV, p. 196-197.
  • Enveloppe Non
  • Nombre de pages écrites 2
  • Présence d’un croquis Non
  • Dimension en cm 26,4x20,7
  • Cachet de cire Non
  • Nature du document Lettre Autographe Signée
  • Cote musée bibliothèque Ms. 237 pièce 49
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Transcription modernisée

Champrosay, ce 10 septembre [1860]

Mon cher Monsieur,

Votre lettre me fait le plus grand plaisir : vous me dites que mon petit souvenir1 vous plait ; c’est ce que je désirais avant tout : n’ayant pas même de couleurs ici pour me reposer plus complètement, je n’avais sous la main que du pastel je ne suis pas bien sûr que dans le transport, quelque peu de poussière sombre ne soit tombée par ci par là où il ne fallait pas : ne collez donc pas définitivement ce papier derrière le cadre pour que je puisse le revoir s’il y a lieu. Mettez un passepartout blanc mais pas trop éclatant et surtout pas trop large : c’est le moyen de tuer l’effet d’une peinture ou d’un dessin. L’habitude que nous avons à présent des encadrements énormes nous empêche d’être sensibles à cet inconvénient.

Je vais assez bien et bien je vais essayer de retravailler2, mais en venant à Paris seulement pour ma séance et en retournant ici. Je doute cependant encore si la fatigue des voyages ne compensera pas en mal le bien de la campagne.

Recevez mes biens sincères et dévouées amitiés.

Eug. Delacroix.

Jenny vous remercie bien de votre bon souvenir et y est bien sensible.

 

1Un petit pastel Une Femme à sa toilette (Robaut, 1201).
2 A Saint-Sulpice.

Transcription originale

Page 1

Champrosay ce 10 7bre [1860]

Mon cher Monsieur,

Votre lettre me fait le plus
grand plaisir : vous me dites que
mon petit souvenir vous plait ;
c’est ce que je desirais avant tout :
n’ayant pas même de couleurs ici
pour me reposer plus complettement, je
n’avais sous la main que du pastel
je ne suis pas bien sûr que dans le
transport, quelque peu de poussiere
sombre ne soit tombée par ci par là
où il ne fallait pas : ne collez donc
pas definitivement ce papier derriere
le cadre pour que je puisse le revoir
s’il y a lieu. Mettez un passepartout
blanc mais pas trop eclatant et surtout
pas trop large : c’est le moyen de tuer

 

Page 2

l’effet d’une peinture ou d’un
dessin. L’habitude que nous
avons à present des encadre-
-ments enormes nous empêche
d’etre sensibles à cet inconvenient.

Je vais assez bien et bien je vais essayer
de retravailler, mais en venant
à Paris seulement pour ma séance
et en retournant ici. Je doute
cependant encore si la fatigue des
voyages ne compensera pas en mal
le bien de la campagne.

Recevez mes bien sinceres et
devouées amitiés.

EgDelacroix.

Jenny vous remercie bien de
votre bon souvenir et y est bien
sensible.

 

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